Avant les smartphones, Internet et les tamagochis, nous avions pour habitude de nous amuser de rien. Un bout de craie et on se faisait une marelle. Quelques feutres et on dessinait sur tous les supports environnants (bon, ça, certains d’entre nous le font toujours :p). Mais l’ère du tout écran nous a fait oublier que la rue aussi était un endroit ludique.
L’espace urbain est aujourd’hui envahi d’affiches publicitaires, il est aussi le théâtre de concept de street marketing souvent très créatif. Internet a permis la diffusion massive de ces guérillas publicitaires, mais a aussi popularisé de nombreux collectifs, dont le seul but est l’interactivité collective avec/dans la rue.
Du street art au flashmob…
…Les exemples sont innombrables et je n’ai aucunement la prétention de tous les recenser ici, juste les quelques uns qui m’ont plu dernièrement.
De l’acclamé Banksy à l’enfant terrible Kidult, le street art à la bombe ou au pochoir (ou à l’extincteur :p) fera l’objet d’un article en temps voulu.
Mais nous parlions de marelle plus haut: l’artiste Brad Downey, créateur et auteur de « spontaneous sculptures », se met en scène et joue avec la ville, pour nous rappeler que nous avons tous un terrain de jeu commun.
Le collectif Improv Everywhere donne des instructions en mp3 pour organiser une bataille géante de pistolets à eau.
Les flashmobs ont eux aussi rendu les espaces publics plus ludiques (même si une prison ne peut pas vraiment être considérée comme espace public). La zombie walk de notre chère Strasbourg est aussi une sorte de flashmob (même si la notion de mobilisation éclair ici, est toute relative :) )
Mais parlons de jeux grandeur nature. Les GN feront aussi l’objet d’un article dédié, mais on peut citer Plapublik, un festival, organisé par le collectif berlinois Invisible playground qui a pris d’assaut Berlin cet été. New York, San Francisco ou Londres ont aussi leur collectif d’urban gamer : Come Out and Play fait intervenir des designers pendant que Hide & Seek vous fait faire des parties de cache-cache… Partout à travers le monde, on se réapproprie la ville, on la redécouvre et on y joue !
Et vous, ça vous dit de jouer ?
Si on se remémorait notre âme d’enfant qui s’amuse de tout et de rien ? Ce que nous vous proposons n’est pas une première inédite, mais juste un moment passé ensemble à créer une manifestation éphémère.
On se donne rendez-vous le samedi 13 octobre à 14h, place Kléber pour un petit Freeze ?
Le principe:
A 14h pétante, et ce pendant 3 minutes, on vous propose de ne plus bouger au milieu des passants. Venez avec le plus d’amis possible.
- Pensez à une pose (allumer une clope, lacer ses chaussures, tomber de son skateboard..) et/ou des accessoires (parapluie, ballon, téléphone, sabre laser…)
- Arrivez quelques minutes avant 14h.
- Mettez-vous où vous voudrez sur la place, le départ commencera à la statue.
- Lorsque vous verrez votre voisin « freezer » faites-en de même.
- Vous « defreezerez » lorsque ce même voisin bougera :)
- Et vous repartirez tranquillement comme si de rien n’était.
Des doutes ? Regardez un freeze de 3000 personnes à Paris:
Allez viens !
Viens !
Viiiiens… on est bien :)
On notera aussi qu’il y a des jeunes gens qui voient la rue vraiment comme un terrain de chasse jeu : Les Simple Pickup qui essaient d’obtenir des numéros de téléphones avec des paroles de chansons de rap ou des expressions de Starcraft sont aussi des joueurs urbains. (ça change du « hé charmante demoiselle, c’est kôa ton zéro six ? » ;)